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On entend parfois dire qu'il faut anéantir l'ego, mourir à l'ego, voire détruire l'ego... Qu'est-ce que cela signifie réellement ?
Qu'est-ce que l'ego pour commencer et faut-il vraiment le considérer comme un ennemi ?
Enfin, que devons-nous en faire pour nous en libérer ?
Pour répondre à cette dernière question, nous serons amenés à explorer la dynamique naturelle de l'ego. Nous comprendrons alors en quoi cette dynamique est cruciale et comment nous pouvons l'utiliser pour nous en libérer...
Qu'est-ce que l'ego ?
L'ego, c'est le je, l'individualité, la partie en nous qui va entrer en compétition avec l’autre et tout faire pour gagner, posséder, briller, afin de se sentir reconnu, important, estimable…
Et cette compétition va essentiellement se jouer sur les 3 registres de l'avoir, du pouvoir et du valoir. 3 registres qui dominent notre société moderne.
- L'avoir, c'est tout ce que je vais posséder : Une belle maison, une grosse voiture, une villa, un yatch... Je me sens alors plus estimable, revalorisé, important... Je m'identifie à ce que je possède...
- Le pouvoir, c'est celui que j'ai sur les autres : je dirige une entreprise, je suis un homme ou une femme politique, je suis capitaine de mon équipe, j'ai une voiture puissante... Je me sens ainsi reconnu, apprécié, important, puissant. Je m'identifie au pouvoir que j'ai...
- Le valoir, c'est la valeur que la société m'accorde au travers des titres, des médailles, des diplômes, des récompenses en tout genre... Je puise là une reconnaissance, une fierté, une estime qui me faisait défaut. Je m'identifie à cette valeur qui m'est attribuée de l'extérieur...
Où est le problème me direz-vous peut-être ?
Le problème, c'est que cette quête égotique comporte en elle-même de nombreux pièges, nous en avons déjà parlé dans cet autre article
Pour résumer brièvement, il s'agit d'abord d'une quête sans fin, une quête qui ne s'arrête jamais, qui ne peut nous satisfaire bien longtemps.
Ensuite, il s'agit d'une quête biaisée qui ne pourra jamais nous combler véritablement car elle ne prend pas en compte notre dimension la plus sacrée, notre dimension spirituelle, la dimension de l'être.
Et comme nous l'avons montré dans cet article, plus l'être est déconnecté de toute valeur spirituelle, plus il semble en effet attiré et fasciné par plus d'avoir, plus de pouvoir, plus de valoir. Comme s'il cherchait là une forme de compensation à quelque chose de plus grand, de plus profond, qui n'est plus présent dans sa vie.
Enfin, tant que je m'identitifie à l'extérieur, cela révèle tout simplement que je ne parviens pas à trouver en moi ma véritable valeur, mon pouvoir personnel. Je reste dépendant du regard de l'autre et de la société. Je ne suis pas véritablement libre.
L'ego dans la société moderne:
Il existe une façon originale de définir l'ego :
On peut en effet concevoir l'ego comme un petit enfant (le petit enfant qui continue d'exister en chacun de nous), plein de demandes non abouties, plein de frustrations...
Le petit enfant qui prend encore aujourd'hui, à 40 ans, à 50 ans, voire même à 75 ans, bien trop de place, et ne veut rien céder à l'autre.
L'ego, c'est moi, moi, et encore moi...
Voici comment Arnaud Desjardins qualifiait cet ego :
"Si le monde était vraiment bien fait, il correspondrait, à chaque instant, à mon attente du moment".
Et j'ai envie d'ajouter : Et cela ne nous choquerait pas !!
Bien sûr, tant qu'il est tout seul, les premiers mois de son existence...
Mais il y a des milliards d'ego !
Autant de combats et de luttes acharnées pour obtenir telle chose à la place de l'autre, tel pouvoir sur l'autre, tel titre ou telle reconnaissance au détriment de l'autre.
Bienvenue dans notre monde actuel...
Faut-il détruire l'ego ?
A partir de ce constat et pour répondre à la question posée par cet article, découvrons maintenant en quoi la compréhension de la dynamique de l'ego est cruciale pour pouvoir s'en affranchir, s'en libérer petit à petit.
Et nous répondrons en même temps à cette interrogation : faut-il s'employer à frustrer davantage l'ego, le casser, voire le détruire, comme on l'entend parfois ?
Pour cela, gardons la même analogie ! Est-ce que c'est ce que l'on ferait avec un petit enfant ? Certainement pas !
Il va au contraire falloir faire preuve de patience, combler peu à peu les manques, faire grandir l'enfant intérieur, l'accompagner vers l'état d'adulte...
Accompagner et faire parcourir à cet ego ce chemin d'élargissement à l'autre qui aurait du être le sien dans une société saine et apaisée.
Et examinons justement ce chemin en 4 étapes du point de vue de la Tradition...
Dans un monde idéal, c'est d'abord moi. C'est le stade du petit enfant qui a besoin d'être nourri et comblé, et certainement pas frustré. Sans cela, il y a des carences, des manques, des absences de liens qui pourront peser sur lui toute sa vie durant.
Puis avec la socialisation, j'intègre petit à petit que je ne suis pas seul ; il y a les autres, et je me dois d'en tenir compte.
L'enfant roi, une fois adulte, ne devient ni heureux ni roi ! Tout simplement parce qu'il n'a pas reçu ce dont il avait réellement besoin. Et c'est vraiment faire preuve de peu de psychologie que de prétendre le contraire.
Puis vient un jour le stade où les autres vont passer avant moi, où j'apprends à être au service des autres. L'adolescent qui apprend à se tourner progressivement vers les autres et à servir dans la société dans laquelle il est immergé y trouve du sens et s'y épanouit. Il n'éprouve aucun regret, aucune frustration, car il n'y a tout bonnement rien à perdre, mais au contraire tout à gagner !
Ce stade est à distinguer de la servitude et du sacrifice de soi que l'on rencontre parfois, de moins en moins souvent toutefois, et qui finissait par n'engendrer qu'amertume et frustration.
Enfin l'étape ultime, le dernier stade, réservé au Sage... Le don permanent de soi... On ne le rencontre plus beaucoup. Il semble appartenir à un autre temps.
Voilà à quoi ressemble la dynamique naturelle de l'ego ; un mouvement d'élargissement progressif qui englobe de plus en plus l'autre, les autres, et leur laisse de plus en plus de place.
Une dynamique tenant compte de la nature humaine et dont le but était l'épanouissement, le bonheur, la paix intérieure.
On est bien loin de la tendance actuelle qui encourage parfois celui qui prend le plus de place !
Il se pourrait même que cette dynamique d'un temps qui semble révolu, ne vous apparaisse pas enviable du tout car pouvant s'apparenter à une forme de servitude.
Mais les apparences sont parfois trompeuses car cette éducation engendrait des jeunes femmes et des jeunes hommes structurés et bien dans leur peau. Est-ce encore le cas de nos jours, c'est moins sûr!
Utiliser la dynamique naturelle de l'ego pour s'en libérer !
Si le mouvement naturel de l'ego est de s'ouvrir pour englober de plus en plus autrui, c'est donc en suivant ce mouvement que nous pourrons trouver le bonheur.
Un bonheur véritable, profond, qui correspond à notre véritable nature et qui donne du sens à notre vie.
Un bonheur loin des compensations éphémères de l'égo qui ne sont que le reflet d'un ego frustré, replié sur lui-même, malheureux. Moi, moi, moi !
Un bonheur qui ne cherche pas non plus à uniformiser, à casser l'individualité, à gommer nos spécificités individuelles qui font de nous des personnes uniques, car ce serait remplacer une forme de prison par une autre.
Il n'est donc pas question d'anéantir ou de détruire l'ego, mais plutôt de rechercher ce mouvement d'expansion dont nous avons parlé plus haut pour se libérer de sa prison, du cercle clos de son ego.
Il s'agit de passer d'un ego recroquevillé sur lui à un ego de plus en plus ouvert à l'autre, aux autres...
Un ego d'abord comblé dans un premier temps, et qui va pouvoir, dans un second temps, s'effacer peu à peu et s'ouvrir aux autres, se rendre davantage disponible, jusqu'à servir les autres d'une façon qui lui sera propre... trouvant là un bonheur et un sens à la vie...
Mais sans perdre pour autant ce qui incombe à notre personnalité, à notre individualité, à ce qui nous est propre et fait de nous un être unique.
N'oubliez pas le préalable : Un ego structuré !
Vous l'aurez compris, le préalable, c'est un ego comblé et structuré. Et c'est bien le but des toutes premières années de la vie, rappelez-vous :
"Dans un monde idéal, c'est d'abord moi. C'est le stade du petit enfant qui a besoin d'être nourri et comblé, et certainement pas frustré. Sans cela, il y a des carences, des manques, des absences de liens qui pourront peser toute la vie durant."
Quand je pense qu'il y a encore quelques années, on préconisait aux mères de laisser pleurer leur enfant en bas âge en expliquant qu'ils faisaient un caprice !
Qu'avons-nous fait là et quel conseil avisé !! C'est vraiment faire preuve de peu de psychologie car il n'y a ni manipulation ni caprice à cet âge-là !
Il y a des rythmes naturels à respecter et c'est quelques années plus tard qu'il faudra au contraire apprendre à l'enfant la frustration et qu'il n'est pas "seul au monde".
Sans quoi nous fabriquerons un enfant roi, narcissique, qui deviendra plus tard un adulte immature et malheureux. Un adulte infantile, rempli de frustrations et de demandes qu'il lui sera bien difficile de combler. Un adulte qui risque également de rendre les autres malheureux !
Bien sûr, ce monde idéal nécessite une mère toute entièrement dévouée à son enfant et donc une société s'organisant autour de cela.
Une mère qui a la conscience détachée, débarrassée de tout stress, de toutes préoccupations anxieuses, et donc matérielles.
Quand on connaît la "contagion" du stress entre la mère et son enfant durant cette période ultrasensible, on comprend pourquoi... Combien de cas d'anxiété ont démarré comme ça !
Malheureusement, nous n'en sommes pas là. Nous en sommes même bien loin. Nous sommes bien souvent des enfants blessés qui sommes devenus des adultes blessés... et blessants...
Des enfants blessés qui ne se sont pas sentis autrefois suffisamment aimés, importants, admirables, reconnus, remarquables, aux yeux de leurs parents. Et qui, tout naturellement, cherchent aujourd'hui des compensations dans le monde de l'avoir, du pouvoir ou du valoir, les registres de prédilection de l'ego...
Des adultes qui devont soigner l'enfant blessé présent en nous...
Ego et blessures émotionnelles :
Voilà pourquoi il est tellement important de travailler sur nos blessures !
Des blessures qui nous viennent très souvent de cet âge précoce et fragile qu'est la petite enfance et que l'on continue à porter une fois adulte tant que l'on ne fait rien pour s'en libérer.
Des blessures que l'on nomme REJET, ABANDON, HUMILIATION, TRAHISON, INJUSTICE...
Ce que l'on appelle aussi les 5 blessures de l'âme.
Des blessures qui ne se guérissent malheureusement jamais toutes seules et que la pratique de la méditation de pleine conscience, de la gratitude ou même d'un travail sur les croyances limitantes ne suffisent souvent pas à nous libérer...
Voilà pourquoi j'ai créé ce Pack Méditations :
Pour s’en libérer !
Voilà pourquoi il était crucial de mieux comprendre l'ego. En respectant sa dynamique, nous pouvons plus facilement nous en libérer.
Un ego libéré de ses blessures, c'est un ego mieux établi, plus à l'aise avec les autres, moins en lutte pour avoir, pouvoir ou valoir, moins insatisfait donc, davantage dans la joie.
C'est l'un des nombreux objectifs de ce programme.
Patrice MAHUT
Kinésiologie, Autohypnose, Yoga, Fleurs de Bach, Décodage
biologique, PEAT, Numen Process…
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